Découvrez Mélanie, expert en soutien parentalité.
Peux-tu nous résumer ton histoire ?
Je m’appelle Mélanie, j’ai 35 ans, je suis Normande et maintenant Bretonne d’adoption. Je suis l’aînée d’une grande fratrie recomposée puisqu’en tout nous sommes 9 frères et sœurs. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attentive aux questionnements et aux problématiques de mes parents, même très jeune, et j’avais ce désir profond de comprendre pour pouvoir leur apporter mon aide.
Quand il a fallu que je choisisse ma « voie », j’ai pensé que devenir éducatrice spécialisée répondrait à mes attentes mais après un concours où je n’ai pas été retenue, je me suis inscrite en Psychologie à l’Université et c’est là que les choses se sont éclaircies. J’ai alors compris ce qu’était cette discipline, que l’étudier n’allait pas me permettre de m’étudier moi-même mais qu’en revanche cela serait une manière sérieuse et humaniste de mieux comprendre le fonctionnement des individus, leurs manières d’être en relation, de se construire et d’évoluer. J’ai fait tout mon cursus ainsi jusqu’à l’obtention de mon titre de Psychologue en 2010.
Mon parcours s’est ensuite naturellement orienté dans l’accompagnement de publics différents (scolaires, demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap) dans les domaines de l’orientation, de la formation initiale puis continue, de l’insertion professionnelle, jusqu’à travailler dans le domaine de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire) au service des personnes TH dans leur parcours de salariés, en les accompagnant tant d’un point de vue RH que socio-économique et psychologique.
C’est en devenant maman pour la première fois en 2017 que se sont re-présentés à moi mes questionnements en lien avec la parentalité. On parle de « matrescence » lorsque l’on devient mère, ce moment où lorsque l’enfant né, nous aussi nous renaissons. Nous sommes confrontées, plus ou moins violemment, à une nouvelle identité physique et psychique, de nouveaux enjeux sociaux, de nouvelles responsabilités, des difficultés aussi dans le quotidien, qu’elles soient d’ordre physique ou émotionnel, dans la manière d’être responsable de ce petit-être qui vient de naître, de découvrir les enjeux de son éducation mais aussi les soins dont il a besoin, ses capacités, ses besoins affectifs, les étapes clefs de son développement psycho-moteur etc.
C’est à cet instant de ma vie que, sans m’en rendre compte, je construisais les bases de mon nouveau métier, celui d’Accompagnante à la parentalité.
En quoi consiste ton métier ?
Avec mes questionnements, (certains philosophiques et sociologiques et d’autres très pratiques), j’ai constaté qu’il fallait des ressources pour ne pas se noyer dans ce nouveau rôle que l’on supporte, celui d’être parent. J’ai expérimenté la pression sociale qui pèse sur les parents (de la part de l’entourage comme de la société) et surtout sur les femmes dont on attend tellement et qui se représentent bien souvent une forme de maternité idéalisée qui peut trancher vivement avec la réalité, le manque de soutien social, médical, psychologique, l’ampleur de la charge mentale que l’on peut porter, les tabous et les injonctions portées par le courant de la parentalité intensive (entre autres sujets!). Ces ressources dont on a tous besoin, j’ai pu les trouver ; je me suis renseignée j’ai questionné, j’ai demandé conseil, je me suis formée. Riche aussi de mon expérience de mère (je suis maintenant maman de 3 enfants), j’ai décidé de mettre mes compétences de psychologue au service des parents sur toutes ces questions, de les soutenir dans leur rôle de parent, des premiers mois de vie de leur enfant et jusqu’à son départ du domicile familial.
Ainsi, depuis janvier 2021, j’interviens au domicile des familles qui expriment un besoin d’être écoutées, accompagnées, soutenues dans leur vécu et difficultés de parent. En tant que psychologue, je suis une professionnelle de l’écoute et de l’analyse des situations, j’accompagne, j’évalue, je diagnostique. Chaque situation familiale est unique et mérite d’être entendue avec neutralité et bienveillance. Le parent est acteur de son introspection et nous recherchons ensemble des solutions et éclairages adaptés à leur(s) difficulté(s) propres et leur contexte familial singulier.
Le premier rdv peut être un rdv unique qui suffira à rassurer et se (re)mettre en action. Dans certaines situations et sur demande de la famille ou de l’un de ses membres, un ou plusieurs autres rdv peuvent être réalisés. Je reste disponible pour chaque famille que j’ai rencontré. Elles peuvent me recontacter pour un échange feed-back selon leur préférence, par mail, sms, ou téléphone, dans le délai qui leur convient. Je mets à leur disposition ma bibliothèque personnelle. S’ils le veulent je peux leur proposer des liens vers d’autres ressources. Si besoin, je leur recommande un autre professionnel spécialisé dans la problématique qui les occupe.
Quels sont tes projets futurs ?
A partir de Juin 2022, et après avoir fait de très belles rencontres professionnelles et personnelles à travers mon activité, je proposerai des ateliers en co-animation sur des sujets qui me tiennent à cœur en lien avec des pratiques pertinentes au regard des sujets et des besoins des parents. Par exemple : yoga et post-partum / post-partum et portage / sommeil des 0-6 ans et shiatsu. Ces ateliers auront lieu sur Rennes, Châteaugiron (je l’espère) et au sud de Rennes, en zone semi-rurale.
J’ai bon espoir également de pouvoir ouvrir un cabinet-espace parental sur ma commune ou ses environs (Châteaugiron), avec une autre professionnelle qui est pour sa part spécialisée en périnatalité.
J’imagine déjà proposer des formats collectifs autour de sujets tels que la relation à la nature, la place du papa, les enjeux du couple parental, les difficultés relationnelles parents-enfants … Proposer des moments d’échanges et de détente, autour d’un goûter ou d’une balade en extérieur.
Et bien-sûr, je continuerai mes interventions à domicile !
Comment perçois-tu la maternité en France ?
Je la perçois comme stéréotypée, c’est-à-dire comme construite autour de représentations culturelles, sociales et patriarcales bien ancrées en nous tous et c’est bien dommage. Déjà, on s’imagine qu’être une femme suppose un jour d’être une mère ; puis, que la grossesse est une parenthèse d’extase et d’épanouissement ; qu’il existe un « instinct maternel » ; qu’un accouchement est une fin en soi et qu’après celui-ci, le corps doit redevenir tel qu’il était avant ; que la nouvelle maman doit se sentir épanouie et heureuse ; que sans aucun doute elle continuera à assumer comme avant les mêmes activités professionnelles, domestiques et sociales.
Bien sûr, la réalité est bien différente, bien plus complexe et comporte 1000 facettes. Malheureusement, pour des raisons multiples, certains tabous autour de la maternité existent et peuvent conduire à des situations extrêmement difficiles, pour les mères, mais aussi les pères et les enfants.
La maternité et la parentalité méritent d’être mieux accompagnées, d’être soutenues par des volontés publiques et politiques, d’être considérées tant du point de vue de leurs enjeux individuels que sociétaux.
Nous pouvons recréer du lien entre les familles, entre les parents, entre les femmes.
Un grand nombres de professionnels existent déjà et se développent encore et c’est tant mieux. Des maisons de naissances se créent, des écoles alternatives ouvrent leurs portes, des associations existent et d’autres voient le jour, des métiers sont en expansion tel que celui de doula ou de kramzorg. Malheureusement, les parents ne savent pas ou peu où et comment trouver les relais, qu’ils soient médicaux, sociaux, familiaux, éducatifs, psychologiques … Il faut rendre les réseaux de professionnels, institutionnels et associatifs plus visibles et rendre plus explicitent leurs compétences propres et complémentarités, en faciliter l’accès.
Quel est ton mantra/devise ?
« En aidant les parents, nous aidons les enfants ». Tout simplement. Je suis persuadée que les enjeux liés à la petite enfance, l’enfance, l’éducation et la parentalité sont d’une grande utilité sociale et nous concerne tous.
J’ajouterai que chacun, à tout âge, mérite qu’on le considère sans le juger, qu’on lui apporte notre aide simplement pour l’aider, sans rien en attendre en retour. Je crois en la solidarité, en la sororité et l’humain.
Comment arrives-tu à équilibrer ta vie en tant qu’auto-entrepreneur ?
L’activité libérale, indépendante, offre l’avantage de pouvoir, dans une certaine mesure, organiser son activité professionnelle en fonction de sa vie personnelle (ou inversement, selon ce que l’on souhaite privilégier). De cette façon, j’ai trouvé mon équilibre.
Je sais qu’à moyen terme les choses évolueront car mes besoins aussi évoluent et changent. J’ai passé ses 3 dernières années à privilégier ma famille et mes enfants parce que j’en avais besoin. A l’avenir, je m’épanouirai certainement davantage dans un équilibre différent où mon activité professionnelle prendra davantage de place car elle m’apporte de la joie et du sens dans mon quotidien.
Si tu devais donner un conseil à une maman qui attend un enfant, lequel serait-il ?
Je l’encouragerai à s’informer et à s’entourer. Je me mettrai déjà à l’écoute de ses questionnements, ses envies, ses craintes, avant de lui donner un conseil qu’elle n’aurait pas demander 😉
Où peut-on te retrouver ?
En congé maternité, il faudra attendre ma reprise début juin 2022 pour me contacter. Je serai alors joignable
Par mail : melanie.soutien.parentalite@gmail.com
Par téléphone : 06.65.33.70.87
Via les réseaux sociaux et mon site internet : www.mlg-soutien-parentalite.fr
Sur FB : https://urlz.fr/eHT1
Sur Instagram : melanielg_soutien_parentalite35