L’Australie, ce vaste pays qui fait rêver.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de mon expérience en Australie, de loin une de mes expériences les plus marquantes ! Partie dans le cadre d’un visa vacances travail, j’ai eu la chance découvrir l’hospitalité des australiens, que l’on nomme « Aussie aussie aussie ».
Une parenthèse de vie difficile à retranscrire tant elle fut riche en émotions mais je vais faire de mon mieux.
Premier départ du cocoon familial, première fois que je suis financièrement indépendante, première fois que je suis totalement libre de faire ce que je veux (seule contrainte : gagner ma croûte), première immersion dans un pays étranger, première séparation de mes proches aussi longue…
Vous l’avez compris beaucoup de premières fois en un seul séjour, et donc beaucoup d’émotions.
J’ai essayé répondre aux questions que vous auriez pu vous poser, aux interrogations quant à l’organisation, à l’adaptation, aux rencontres, aux coups de blues, etc.
A quelle période ai-je décidé de partir ?
Je planifie mon départ à la fin de mon DUT Gea, un départ à l’étranger déjà repoussé après le lycée lorsque j’avais finalement préféré me munir d’un diplôme avant de partir.
J’ai donc 19 ans lorsque je pars, nous sommes en octobre 2013.
Mon papa d’amour m’accompagne jusqu’à Charles De Gaulle et je suis étonnamment détendue dans le train qui nous mène à l’aéroport. Ce n’est qu’en quittant mon père et en passant les douanes que je réalise “ça y est, je dois me débrouiller seule, je suis seule dans la barque”.
A cet instant là, gros moment de panique, je me souviens me dire “dans quoi est-ce que je me suis lancée..”. J’essaie tant bien que mal de me détendre en regardant les films dans l’avion.
Qu’avais-je prévu en arrivant ?
Je ne partais pas totalement vers l’inconnu. Pas de plan backpack “sac à dos” dès le début.
Lors de la préparation de mon séjour, je suis passée par l’agence Francaustralia, avec qui j’ai réservé mon billet d’avion, choisi mon assurance, trouvé une famille d’accueil ainsi qu’une école dans laquelle j’avais prévu de suivre 6 semaines de cours.
Un délai qui me laissait le temps de m’acclimater, de me dérouiller en anglais et de commencer petit à petit les démarches pour trouver un job.
C’est donc un professeur de l’école (Phoenix Academy) qui est venu me chercher à l’aéroport de Perth pour me conduire ensuite chez mon hôte, une femme seule de la soixantaine. Très gentille mais très croyante, ce qui me vaudra des réflexions du genre “You should be ashamed” quand je lui ai dit que je n’allais pas à l’église.
Rien de bien méchant mais cela fait toujours bizarre de se faire réprimander au sujet de ses croyances.
Passé le délai des 6 semaines de cours et de logement chez cette dame, je n’avais par contre rien, je devais me débrouiller : trouver un job et un logement.
Qu’avais-je prévu en terme de budget ?
Point essentiel lorsque vous partez en Australie, allez-y avec le plus d’économies possible autrement vous ne pourrez pas en profiter pleinement.
C’est d’ailleurs une des conditions du gouvernement : arriver sur le territoire avec une somme minimum sur son compte bancaire. Et l’on comprend vite pourquoi ! Tout est très cher, il faut compter en moyenne 300 dollars/semaine pour un logement en colocation. Vous dépenserez également beaucoup dans les dépenses quotidiennes (nourriture, transports), seul le shopping est curieusement hyper accessible ! Les filles, un conseil, partez avec une valise à moitié vide…
Si vous souhaitez voyager dans le pays, encore une fois cela représente une petite fortune. Même en étant peu exigeant en terme de confort, les dépenses grimpent vite.
Est-ce difficile de trouver un travail ?
Nous étions en 2013 et ça semblait déjà de plus en plus compliqué de trouver un job.
Beaucoup d’offres, surtout en période estivale, mais les étrangers (italiens, allemands et français pour majorité) sont très nombreux à tenter leur chance.
Une fois un travail trouvé, il est par contre facile de très bien gagner sa vie. Particulièrement pour les hommes avec les métiers de manutention et du bâtiment qui rémunèrent généreusement.
À savoir qu’en Australie il n’y a pas de nombre d’heures travaillées limité. Si vous êtes près à bosser 70h/semaine c’est donc tout à fait légal !
Prenez le temps de bien lire le contrat, de vous faire aider si vous ne comprenez pas tout car malgré l’extrême bienveillance générale des australiens malheureusement, comme partout, il existe aussi des personnes mal intentionnées qui essaieront de tirer profit de la situation.
N’hésitez pas à mentir sur votre cv, soyons réalistes, personne n’ira vérifier si cela est vrai. Montrez surtout que vous êtes débrouillards, motivés et sérieux.
Pour ce qui est du travail en ferme, attention aux entourloupes et fausses promesses et armez vous de patience. Il s’agit du sésame convoité par tous les étrangers. Aidez-vous éventuellement de helpX et Gumtree pour trouver une ferme sérieuse.
Ai-je eu des coups de blues ?
Bien sûr, l’inverse aurait été bizarre !
J’avais beau me trouver dans un pays paradisiaque, me rendre à la plage quasiment tous les jours et passer mon temps en short et « flipflop », le manque des proches est inévitable.
Pour ma part, le passage difficile est survenu vers Noël, qui s’avérait aussi être mes 20 ans.
Et alors que le soleil et les températures entre 30 et 40 degrés étaient un véritable bonheur au quotidien, pour noël, j’aurai tout donner pour un feu de cheminée.
Fort heureusement, j’ai eu l’immense chance d’être très bien entourée, de faire des rencontres qui ont marquées ma vie. La joie de partager des moments magiques avec de parfaits inconnus mais aussi des personnes encore aujourd’hui présentes dans ma vie.
Je m’étais également imaginé des australiens lassés de tous ces étrangers qui arrivent chez eux mais, bien au contraire, il font partie des personnes les plus généreuses, souriantes et ouvertes d’esprit que j’ai pu rencontrer. Si je devais choisir une valeur pour les décrire ce serait sans doute l’entraide.
Comment ai-je vécu le retour en France ?
Cela peut paraître maladroit pour mes proches mais pour ma part se fut très dur.
D’abord la séparation, faire des aurevoir qui ressemblent plus à des adieux car oui, soyons honnêtes, les chances de revoir la plupart des personnes sont très minces.
Quitter un pays dans lequel nous avons pris l’habitude de vivre, se séparer de sa culture, se dire que l’on ne reviendra sans doute jamais compte tenu du coût et de la distance.
Difficile donc de partir (même si j’étais ultra impatiente des retrouvailles) et encore plus en sachant que c’était pour passer des concours (IAE) à mon retour. Je rentre donc après quasiment 6 mois, en mars, alors que la météo bretonne confirme sa réputation peu flatteuse.
Difficile de rentrer sans réussir à expliquer tout ce que l’on a vécu. Mission impossible de retranscrire cette expérience à moins de la vivre. Et pourtant, on aimerait bien en partager la richesse à nos proches ! On a presque l’impression d’avoir vécu dans une bulle, que c’était un très long rêve dont nous nous peinons à en sortir.
Difficile aussi de voir que la vie a continué sans nous, que fatalement nous avons manqué des moments importants et qu’il y a des choses que nous non plus nous ne connaîtrons jamais. Il faut se réadapter à tout, y compris à nos proches qui ont eux aussi évolué, rattrapé les chapitres de leur vie que nous avons loupé.
Vous l’avez compris, je ne peux que vous encourager à suivre cette aventure.
Y retourner fait aujourd’hui partie de mes rêves, retourner au pays “Down Under”. Cela avec mon grand frère, lui aussi détenteur d’un PVT, deux ans auparavant et dont l’expérience a également été magique.
Retourner voir et remercier ma famille d’accueil ainsi que les gens formidables qui m’ont ouvert leur porte et leur coeur.
« Cheers Mate »